28 février 2010

Russell Island

Ce dimanche, on prévoyait un ciel nuageux, mais le soleil s'est finalement dévoilé pour réchauffer notre fin d'après-midi! J'ai rejoint le groupe de SISKA (South Island Sea Kayaking Association) à Moses point où nous avons mis nos kayaks à l'eau. Le plan de notre balade: un aller retour de 11 miles nautiques et un arrêt à l'île Russell.

Nous faisons d'abord une courte traversée vers l'île de Salt Spring que nous longeons quelques kilomètres.



Près de Fulford Harbour, nous prenons une pause sur l'île Russell que nous visitions.

De petites fleurs et une maison transformée en centre d'interprétation s'y trouve. Des gens venus d'Hawaï s'y sont établis au début du siècle dernier et leur demeure est maintenant propriété du Parc National des Iles-Gulf.




Sur le chemin su retour, je fais un arrêt à Government House pour admirer les jardins et les jolies fleurs qui s'y trouvent.



L'album complet de photos est sur Picassa...

22 février 2010

Mt Cain - Telefest

Chaque année, le telefest du Mt Cain à la mi-Février est un événement haut en couleurs. La version 2010 ne fut pas une exception: le soleil, les bons amis et l'ambiance festive étaient au rendez-vous!

Samedi avant-midi, le thermomètre au bas des pentes affiche un incroyable 19 degrés C. En avril, ne te découvre pas d'un fil, mais en février, tu peux te déshabiller... Ou te déguiser en joyeux pirate amateur de golf! Pourquoi pas? En fin d'après-midi, on rigole un peu en profitant du soleil... Un peu plus tard, c'est le rassemblement non-officiel des habitués de la montagne. L'ambiance y est décontractée et nous faisons la connaissance de Richard, un ancien combattant souffrant de stress post-traumatique. Arborant fièrement son t-shirt 'I Love Dubai', son chapeau de pirate et son pistolet en plastique, il nous raconte son histoire avec humour...
Dimanche matin, il fait toujours aussi beau et la piste qui longe la crête sud-ouest nous invite, moi et mon ombre, pour une première descente...


Nous prenons ensuite nos sacs à dos et allons explorer le magnifique North Bowl. Les conditions de neige sont difficiles, mais le paysage hivernal est splendide et l'expérience contraste de celle du côté sud.


Après le lunch au sommet du col, nous retournons au centre par le West Bowl.
La merveilleuse fin de semaine s'achève et encore une fois cette année, le telefest du Mt Cain nous laissera de beaux souvenirs et quelques images pour nous les remémorer.

15 février 2010

De bleu et de blanc

Avec ses 4.5 mètres de neige au sol, le Mt Washington nous réservait une magnifique journée ensoleillée dimanche dernier. Samedi soir, une bordée de 30cm déferle sur la montagne pour notre plus grande joie dimanche matin! Comme c'est souvent le cas sur l'île, la neige fraîche est lourde et abondante. Le style go-les-jambes est de mise! Le ciel est bleu et les petits arbres au sommet sont chargés de neige. Un spectacle surréel...




Les bosses font leur apparition un peu plus tard et le soleil continue de briller! En fin d'après-midi, c'est l'heure des shorts, du t-shirt et d'une bonne bière sur la terrasse du célèbre Fat Teddy's! D'autres photos ici.

4 février 2010

Les enjeux olympiques

La venue des Jeux olympiques à Vancouver suscite de nombreux débats, mais la teneur de ce qui nous est le plus souvent rapporté dans les médias traditionnels est souvent décevante; Le Canada sera-t-il en mesure de gagner autant de médailles que la Norvège ou les États-Unis malgré les nombreuses blessures qui affligent l’équipe de ski alpin? L'évènement sera-t-il bilingue? Lindsey Vonn sera-t-elle la nouvelle reine des jeux? Certains se demandent s’il y aura suffisamment de neige sur les montagnes de North-Vancouver où se dérouleront une partie des compétitions… Réponse : pas de problème, la neige sera transportée par camion et par hélicoptère sur des centaines de kilomètres. Tout se déroulera comme prévu, n’ayez aucune inquiétude. Joannie Rochette prend son Cold FX, Jesse J. voyage avec sa famille et il est déterminé à éviter le méchant party où l’on fume du pot! Bref, soyez sans crainte, l’honneur de notre plusse beau pays sera sauf!

On dit souvent que le sport, c’est la santé. Pour plusieurs, c’est davantage synonyme de compétition et de performances. Les sacrifices que font certains athlètes de haut niveau sont parfois clairement dommageables pour leur santé: il y a la catégorie des stéroïdes et de l’EPO, celle des blessures dues au surentraînement ou à la nature même du sport pratiqué, celle des séquelles psychologiques causées par le mauvais coach, par des contre-performances ou par un manque d’ouverture aux autres aspects de la vie en société obnubilés par un entraînement effréné, etc. Quel est le véritable intérêt de ces quelques centièmes de secondes qui séparent le gagnant des autres? Attachons-nous trop d’importance au nombre de médailles ou de trophées qu’un pays, une équipe ou un athlète remporte?

Depuis toujours, les humains sont fascinés par ceux et celles qui effectuent des performances surnaturelles. Beaucoup s’identifient aux meilleurs et n’hésitent pas à s’engager dans des discussions en analysant ou en suggérant une multitude de moyens visant à améliorer davantage ces performances déjà incroyables. Les sportifs de salon de ce monde sont nombreux, mais les effets bénéfiques de cette activité passive sur la santé physique sont plutôt minimes. Le sport en tant que divertissement fait parler; C’est un sujet facile à aborder ayant le mérite de générer des discussions entre des gens qui ne s’adresseraient probablement pas la parole autrement. Nos priorités sont-elles bien ce qu’elles devraient être?

Il y a aussi d’autres aspects liés à la gérance d’estrade; Le sport, c’est une industrie très lucrative pour quelques promoteurs qui profitent de cette inépuisable fascination de la masse pour l’élite sportive. Devrait-on imposer une taxe spécifique sur les revenus générés par les événements sportifs d’envergure? Ne pourrions-nous pas redistribuer ces revenus autrement pour notamment valoriser l’activité physique pour tous en tant que source de bien-être collectif? Ne serait-il pas une bonne idée d’investir une partie de ces argents ailleurs?

Certains se demandent parfois si les médias traditionnels nous montrent l’envers de la médaille olympique? Le comité organisateur proposait des Jeux neutres en émission de carbone, mais malgré les avancées, c’est sans surprise qu’on nous apprend que l’objectif ne sera pas atteint. Le VANOC (Vancouver Olympic organizing committee) évoque maintenant plus modestement des 'Jeux respectueux de l’environnement'. Est-ce bien le cas? L’élargissement de la route Sea to Sky qui relie Vancouver à Whistler n’est pas vraiment un projet écologique; On a d’abord dynamité quelques montagnes et retaillé leurs falaises pour ensuite dévaster les milieux humides de Pinecrest entraînant une menace importante sur la faune de la région. Le déplacement de neige par camion ou hélicoptère vers les sites de compétition n’est pas un projet très soucieux de l’environnement non plus… Évidemment, il y a les nombreux visiteurs transportés sur de longues distances par des avions qui brûleront chacun leurs innombrables kilos de kérosène à l’aller comme au retour, il y a des chauffeurs d’autobus qui traverseront le continent pour ne pas manquer leur chance de participer à cet évènement unique, ceux qui prendront leur auto pour engorger un peu plus les principales artères de la ville, etc. Que dire du symbole ultime des Jeux, la flamme qui aura parcouru la planète et qui se transformera en un gigantesque feu de joie pour la durée des olympiques? Disons-le franchement, même si le nombre d’hôtels-paquebots qui carburent au diesel a été revu à la baisse, on est bien loin du 'bilan neutre en matière de gaz à effet de serre' ou des 'Jeux respectueux de l’environnement'. Ce sont de belles illusions qu’on voudrait faire avaler au monde entier qui nous regarde. Malgré tout, la Fondation David Suzuki octroie généreusement une médaille de bronze aux organisateurs dans son évaluation '2010 Olympics – What’s the score on climate change?'. Un constat décevant selon plusieurs environnementalistes qui évite de semer la pagaille à la veille des Jeux en portant un regard positif sur les avancements en matière de réutilisation de certaines ressources, et en soulignant l’apport de nouvelles constructions plus écologiques conçues pour recevoir les visiteurs durant la période tant convoitée.

On dit aussi que l’événement sera des plus uniques en raison de la participation sans précédent des Métis, des Inuit et des membres des Premières Nations. L’Assemblée des Premières Nations a effectivement donné son aval à la tenue des Jeux suite à la création du FHFN (Four Host First Nation), dont les dirigeants ont tiré profits de diverses ententes conclues avec les gouvernements provinciaux et municipaux. Ainsi, une poignée de promoteurs des nations Squamish et Lil’wat se sont vu octroyer huit lots de terre à Whistler en échange de leur adhésion à divers projets de construction sur des terres ancestrales. L’accord comprend un transfert de terres autochtones à la municipalité de Whistler qui s’agrandit de 60% et qui lui permet de créer un nouveau dépotoir. Quelques travailleurs autochtones participent aux travaux de construction et d’aménagement, mais c'est surtout l’infâme minorité de promoteurs qui empocheront les recettes reliées à l’exploitation de ces espaces.

Quelques autres histoires font aussi réfléchir, comme celle de l’amérindienne Emily Sawyer-Smith qui en 2005 espérait obtenir le contrat de vêtir les athlètes canadiens du traditionnel chandail de laine de la nation Cowichan. Le premier ministre Campbell avait même offert à Jacques Rogge un exemplaire qu’elle avait tricoté de ses mains comme le relate l’article ‘Olympic Cowichan sweater won't be knit by First Nation’ publié par le Times Columnist. Quelques années plus tard, on apprend que The Bay a copié le design et a réussi à décrocher le fameux contrat. Bref, les chandails seront vendus 350$ la pièce alors que les Cowichan ne demandaient que 215$ pour les originaux. C’est cette même compagnie de la Baie d’Hudson qui contribua à déposséder de nombreux amérindiens de leurs terres à l’époque de la ruée vers l’or…

L’art des Premières Nations sera mis en valeur au cours des cérémonies d’ouverture et de fermeture, et les emblèmes aux saveurs amérindiennes seront la toile de fond de l’événement, mais de nombreux autochtones s’opposent vivement aux Jeux compte tenu des impacts jugés néfastes pour leurs communautés. L’Olympic Resistance Network se promet d’ailleurs de manifester en rappelant que les Jeux olympiques se déroulent sur des terres volées : No 2010 Olympics on Stolen Native Land.

Beaucoup d’autochtones résident maintenant dans le Downtown Eastside, le quatier le plus pauvre du pays où le revenu moyen annuel est inférieur à 15 000$ et le nombre de toxicomanes dépasse 40% de la population. La promesse du maire Gregor Robertson de loger la totalité des sans abris d’ici 2015 semble difficilement réalisable; La portion d’habitations à loyer modique du village des athlètes à été officiellement abandonnée au début 2009, on a délaissé le volet logement social du projet de Southeast False Creek, on a réduit à 25% le nombre de logements sociaux du projet Woodward, et d’autres projets similaires ont été mis sur la glace… Certains estiment même que plus de 800 unités d’habitations à loyer modique ont été démolies à Vancouver depuis l’obtention des Jeux en 2003 au profit de spéculateurs voulant bénéficier de la manne olympique.

Le portrait que dresse Roger Annis dans son article Jeux olympiques d’hiver de Vancouver : un festival de la cupidité des entreprises
n’est pas reluisant non plus: dégradation effrénée de l’environnement, spéculation immobilière, droits civils bafoués, etc. D'autres intervenants, notamment de la Carnegie Community Action Project, soulignent les nombreux effets négatifs des Jeux olympiques de Vancouver sur la population.

La ville de Québec s’embaumera-t-elle d'un nouveau rêve olympique? Cette célébration de la 'noblesse du sport' est souvent perçue comme occasion exceptionnelle de régénération urbaine; Elle devrait aussi ouvrir la voie à des réflexions liées aux valeurs de notre socité. L'auteur Christopher A Shaw nous en propose une avec son livre Five Ring Circus.